• Chapitre un

    ×× Chapitre un ××

    Lassitude de ma peine

     

     

    Chapitre un

     

     

    Le voilà encore, ce con et sa matraque. Il se croit puissant juste parce qu'il est derrière les barreaux. 

    Mais il s'arrête en face de moi, le regard hautain. Pourtant emprunt d'une certaine peur.

    Recroquevillée sur moi-même, la tête cachée par mes jambes remontées, je souris.

     

    << J'espère que tu crèves bien d'ennui, saleté... >> Me susurre t-il.

     

    Je relève mes yeux vers lui, et baissant mes jambes, lui laisse apercevoir mon sourire qui le surprend.

     

    << Crever d'ennui, ce n'est pas mes principes... Il suffit juste de savoir utiliser son intelligence... >> Lui répondais-je à voix basse, n'ayant jamais eu une voix portante.

     

    L'officier de police repars sans une attention de plus, et je l'observe avant qu'il ne disparaisse de ma vue.

    Ils sont amusants. Avant hier, j'ai eu le droit à un bon spectacle : Le prisonnier d'en face s'est suicidé sous mes yeux.

    S'en était magnifique, mais je savais que c'était la dernière fois que je verrais un meurtre. J'ai perdu la partie, j'en écope cent-sept-ans de prison. 

    Mais finalement un autre arrive. Ne me laisseront-ils jamais en paix ?!

     

    << C'est l'heure du travail. >> Lance t-il, nonchalant. C'est rare qu'ils n'aient pas peur de moi...

     

    Je me relève en titubant, alors qu'il ouvre la porte de ma cellule.

    Je m'arrête devant l'entrée et perce son regard. Il reste de marbre, me faisant sourire.

    Il me pousse comme une vulgaire chose vers la cours, mais je ne dis rien. Après tout, je dois bien le valoir.

    Lorsque j'aperçois les autres prisonniers travailler sur de vulgaire pierre, je ne peux m'empêcher de soupirer en pensant que ces coups de pioche seraient tellement plus amusants sur le crâne d'un homme.

    Le gardien referme la porte derrière moi, et c'est en trainant des pieds que je pars m'asseoir dans un coin, retrouvant ma position de tout à l'heure.

    J'ai des fourmis dans les jambes, mais je ne m'en occupe pas. Après tout j'ai bien eu les mains tachées de sang, quelle différence, au fond ? C'est tout aussi désagréable. Du moins, pour quelqu'un de... Normal.

    Alors, c'est que pour toi je n'étais pas normale, cher détective.

    Penser à lui me fait sourire. J'ai peut-être perdu la partie, mais pas la bataille. Je me suis promise de sortir de ce trou à rat, et de le retrouvez pour mettre fin à ses jours.

    Seulement lorsque j'aurais accompli cela, je pourrais sauter du pont de la Seine...

    Pourquoi une mort si... Banale ?

    Par l'ironie du sort : J'ai peur de la souffrance.

    Alors je souhaite l'abréger, du moins, pour moi-même... Je suis égoïste !

    C'est magnifique !

    Je me met à ricaner, doucement, puis de plus en plus fort, me provoquant une folie du rire.

    Tous les autres me regardent, moi, la folle de la prison, la plus grande criminelle qui n'ait jamais été, se torde d'un rire sadique et dépourvu de toute fin.

    Des gardes finissent par arriver, et m'obligent à me relever. Mais je ne bouge pas.

     

    << Cesse de rire, et travaille ! >> M'ordonne l'un d'eux, me jetant aux pieds une pioche.

    Je la regarde, et remonte mon regard sadique à lui, lui chuchotant un merci. 

    Ses camarades lui lancent un regard noir. Encore un qui ne devait pas me connaître... Ah ! Il faut vraiment ne pas être au courant de ce qu'il se passe. 

    Enfin, cela fait sept ans que l'on ne parle plus de moi, sept ans que je suis prisonnière ici...

    Et si ça changeait ? 

     

    Alors qu'un gardien se jette sur moi pour récupérer l'arme, je lui offre un coup de pied dans le ventre, le faisant reculer. 

    Je la prend, et esquive mes autres ennemis, leur offrant des coups dans le crâne au passage. Au passage de ma liberté, au passage de mon chemin jusqu'à la porte. 

     

    Je réussis à tous leurs échappés, passant devant le garde de l'entrée de la prison. Il somnolait encore, et mon arrivée, enfin, plutôt ceux de ses congénères qui me talonnent, le réveille en sursaut.

     

    Mais lorsque je poussai la porte, et que je vis cet immense mur se dresser devant moi...

    Tout n'est pas perdu !

    J'entends derrière moi les gardiens ricaner quand ils me regardent glisser contre la paroi du mur.

     

    << Laissez-la, ça promet d'être marrant ! >>

    Ils me font rire. Sachez qu'une moquerie finie toujours par payer son prix.

    C'est sous leurs sourires qui se perdent peu à peu que j'escalade le mur à l'aide la pioche.

     

    << C'est... Rattrapez-la ! >>

     

    Essayez toujours...

    Parce que je suis déjà en haut.

    En haut de l'échappatoire.

    Je vous entend me hurler des ordres, alors que je ferme les yeux et que je respire cet air frai.

    Mais lorsque mon regard se pose sur le sol qui me sépare de lui d'environ trente mètres, je souris.

    Il y a une rivière,

    alors la chance me laissera t-elle recommencer ma partie ... ?

     

     


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